Souvenirs familiaux

Admin Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009

Chaque famille a son histoire, ses souvenirs qui font partie du patrimoine historiqiue et sociologique d'un pays.. Mon grand-père paternel était garde chasse dans les Vosges. Il a pris beaucoup de braconniers, mais je dois dire qu'il braconnait lui aussi, en toute impunité. Quelques souvenirs en témoignent. Des peaux de renard (c'était la mode dans les années 40, de porter des peaux de renard en guise de cache-col), des peaux de fouines, de martres, que maman a précieusement gardées....
Au début de la deuxième guerre mondiale, alors que les allemands occupaient la France, les autorités avaient ordre de réquisitionner toutes les armes, y compris les fusils de chasse. Mon grand-père n'a pas voulu porter le sien à la mairie de son village. Or, il se trouve qu'un braconnier qu'il avait verbalisé, a voulu se venger (la dénonciation était dans l'air du temps).
Les allemands sont venus l'arrêter. Maman, qui était petite, s'en souvient très bien. Ils l'ont conduite, avec sa mère, dans toutes les pièces de la maison, le fusil braqué dans son dos. Ils ont tout fouillé, de la cave au grenier et n'ont rien trouvé.Le fusil était bien là pourtant, au grenier, caché sous une latte du plancher, sous le foin. Il s'en était fallu de peu...

Invité

Bonjour Domi,
J'ai lu avec émotion ,ton récit ,ton grand père devait être un homme sévère
et têtu ,on le sent bien ,en lisant ton histoire.
Il prenait des braconniers ,mais il braconnait !
Il a risqué sa vie et celle de sa famille ,pour son fusil de chasse .
C'est vrai que ce fusil devait lui être précieux ,pour chasser du gibier
afin d'apporter de la viande à la maison .
Ma grand mère m'a souvent raconté des souvenirs de la guerre.
Un jour que son mari ,avait apporté du pain à la maison,
un des enfants avait droit à une part un peu plus grosse
car il faisait du rachitisme.
Le plus vieux des frères ,s'est alors disputé avec lui violemment
car il voulait aussi ,un plus gros morceau,les deux gamins se sont battus.
Ma grand mère ne pouvait pas les séparer,et s'est mise à pleurer.
Le frère ,pris de honte ,a voulu sauter par la fenêtre ,c'est celui
qui était malade avec lequel il s'est battu et avec l'aide de ma grand mère qui l'ont retenu.
Ta Maman a du te raconter aussi pas mal de souvenirs,même petite
il y a des souvenirs qui l'ont marquée .
Pauvre renard sur la photo !
La deuxième ,je crois que c'est Mimi Mathy ?
Merci ma chère Domi,
J'aime bien comme tu racontes ,
je vois tout devant mes yeux.
Bisous de bonne journée .
Bonjour aux visiteurs .

Admin Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009

Bonjour Dalila,

Oui, comme je l'ai écrit, les souvenirs familiaux sont souvent des témoins de l'Histoire. Nos parents qui étaient petits pendant cette période, ont vécu la deuxième guerre mondiale comme un traumatisme. Les bombardements, les privations, les tickets de rationnement... Plus tard, quand les alliés sont arrivés, essentiellement les américains, cela a créé une belle pagaille, les allemands ne sont pas partis tout de suite. Mais quelle fête et quelle découverte pour ces enfants qui découvraient pour la première fois du chocolat, les boîtes de conserve de "corned beef", les chewing gums...
Notre génération a été épargnée. Nous sommes des enfants de l'après-guerre. J'espère que nous ne connaîtrons pas cela, ni nos enfants d'ailleurs
C'est bien Mimi Mathy que tu vois sur cette photo. .

Invité

Bonsoir ma chère Domi,
Moi aussi j'espère que jamais nos enfants ,ni nous ne connaîtrons celà.
Ma Maman ,ses frères et soeurs mes grands parents ont été les témoins directs
d'un douloureux passé ,celle des camps d'internement.
Maman a été internée à l'âge de 6 ans jusqu'à 11 ans.
Je ne peux pas en parler ,mais j'ai beaucoup travaillé sur cette période qui est restée trop
longtemps cachée ,et merci aux historiens car grâce à Eux ,j'ai pu rapporter son témoignage ,avec
son accord bien sûr
et Elle a pu enfin se libérer en racontant son histoire .
Des ouvrages on été édités ,Maman a eu le temps ,de prendre connaissance
de l'un d'entre eux,et elle m'a dit ,un mot à la fin de la lecture
un mot que je n'oublierai jamais :"MERCI".
Elle nous a raconté ,lorsque les américains sont arrivés , un Américain l'a prise dans
ses bras ,l'a assise sur son véhicule et lui a donné du chewing-gum ,elle ne savait
pas ce que c'était.
Comme tu le dis dans tes écrits ma chère Domi,
les enfants ont découvert les friandises ,et c'était une joie pour eux.
Leurs souvenirs ,sont aussi les nôtres Domi.
J'aime cette photo que tu as mise ,je l'ai longuement regardée.
Je suis si émue ,merci ma chère Domi ,car grâce à Toi on a rendu hommage
à tous ceux qui ont vécu la guerre .
Gros bisous de bonne soirée.
Bonsoir aux membres du forum et aux visiteurs.

Admin Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009

Ce que tu racontes Dalila, fait partie d'un passé douloureux. Ceux qui ont été internés dans les camps, ont été incapables d'en parler dans un premier temps. Tout comme ceux qui ont connu l'enfer des tranchées en 1914/1918. Qui les aurait crus? C'était inimaginable.
Merci de nous faire partager un peu de ton histoire. C'est bien émouvant. C'est une bonne chose de témoigner à travers les livres, afin que les générations qui nous succèdent n'oublient pas. C'est le devoir de Mémoire.
Bonne soirée Dalila, à toi et à nos amis.

Nombre de messages : 54 Date d'inscription : 15/08/2011

et bien de belles histoires pour de lourd vécus.
mon oncle qui a autour des 80 ans me raconte peux la guerre mais me raconte son enfance avec son père à courir en culottes courte dans les vignes, à poser des collets pour attraper des lapins, à piquer des fruits sur les arbres des voisins....... ils s'amusaient bien, il n'avait pas de jouet, il jouait avec une roue et un bâton, un noyer d'abricot pour sifflet .... pleins de belles choses.

Admin Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009

Même si ces souvenirs font partie d'un passé qu'on préfèrerait occulter, il vaut mieux en parler, afin que l'histoire ne se répète pas.

Les souvenirs ne doivent pas s'évaporiser avec le temps, ce sont le miroir dans lequel nous voyons notre passé.