Domi Admin
Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009
| Sujet: La fête de l'Aïd el Kébir Jeu 26 Nov - 18:40 | |
| Demain, tous les musulmans du monde fêteront l'Aïd el Kébir.Je profite de l'occasion pour souhaiter à tous mes amis du forum une très bonne fête. Aïdkom mabrouk el koul.
Mohamed Rebai raconte dans cet article la façon dont on le fête en Tunisie.
"Littéralement la fête du sacrifice du fils d'Abraham (Ismaël) substitué miraculeusement par Dieu en bélier. On l'appelle aussi dans le jargon populaire "aid el kebir" (la grande fête),
Le rituel est toujours le même. Chaque année plus d'un demi million de moutons passent au sacrifice en une seule journée ce qui constitue un véritable cataclysme pour le cheptel ovin.
Il fallait économiser et s'y préparer longtemps à l'avance pour acheter le mouton de l'Aïd. Cela va du petit mouton appelé agneau jusqu'au bélier pas n'importe lequel svp de préférence avec cornes c'est ce qu'on appelle le bélier de prestige.
Certaines personnes fortunées achètent carrément deux moutons un agneau pour le méchoui et un bélier pour le sacrifice.
Chercher le mouton de l'Aid est une réelle épreuve Chacun fait de son mieux pour se procurer le plus beau mouton au moindre coût. Il devrait être âgé d'au moins 6 mois.
On fait appel à des connaissances dans le "rif" (campagne) au souk plus ou moins boudé à cause des "gachara" (intermédiaires qui vous racontent que leurs moutons viennent directement de Siliana ou de Ouslatia où ils broutent du thym et du romarin de la forêt) aux fermes qui vendent au Kg entre 4,500 D et 5,500 le kg vif du producteur au consommateur mais fruit d'un élevage industriel intensif et sans goût .
On se passe des adresses on use de mille et un subterfuges pour se procurer son mouton et ne pas rentrer bredouille aux enfants.
Même si on s'en sort ruiné après les vacances, la rentrée scolaire, ramadan, l'aid esseghir, le mouled en passant par la oula et les études particulières pour les enfants "allouch el aid" (le mouton de l'aid) c'est sacré il faut l'acheter coûte que coûte. On s'endette même pour l'avoir et on commence à voir des formules de vente à terme allant jusqu'à 36 mois.
Le meilleur, reste celui des hauteurs de Oueslatia "jbel oueslat" avec "liya arbi" (gras de la queue de mouton) et non de l'ouest "gharbi" exempt de "liya". Le prix va de 180d à 480 D. cette "lya" que nos grands mères utilisaient en cuisine pour mariner un aliment faute d'huile d'olive ou même des fois comme combustible la nuit est actuellement boudée par les jeunes ménagères à cause du cholestérol.
Une semaine avant la date fatidique, les enfants exhibent leurs moutons dans les rues avec toute la fierté juvénile qui en découle.
On cherche à affûter les vieux couteaux chez l'aiguiseur du coin un métier conjoncturel qui disparaît sitôt né . On achète du foin pour donner à manger au mouton excepté la veille de l'aid , conseil: il ne faut rien lui donner sauf à boire.
Le jour de l'Aïd et après la prière tout est prêt pour le sacrifice. Ceux qui n'ont pas réservé un boucher racolent quelqu'un de la rue dont la prestation varie de 10 à 15 Dinars.
Jadis le sacrifice devrait être accompli par un homme pieux qui tranche la carotide de la bête dont la tête est dirigée vers La Mecque. Mais de nos jours avec une demande de plus en plus accrue des bouchers de fortune font le boulot à la va vite sans cœur ni âme et sans dire "bismellah" (au nom de dieu) .
Après avoir dépecé le mouton il vous découpe sur une "kardha" (planche de travail à base de tronc d'arbre) avec un "satour" (hachoir) de fortune quelques morceaux de viande des côtelettes de préférence qui serviront au méchoui ensuite il quitte intempestivement les lieux pour un autre aïdophile!
On donne aux pauvres un gigot d'agneau en guise d'aumône "sadaka".La communion entre les voisins était profonde et peut aller jusqu'à offrir un bélier aux familles démunies.
Après , c'est toute une activité gastronomique débordante qui s'installe à la maison. il faut allumer le "canoun" (petit fourneau à charbon de bois en terre cuite ou en métal utilisé pour la préparation du thé et des grillades) à l'aide de la "saliha" (boite de conserve de tomates trouée des deux cotés pour générer un courant d'air sur le canoun) et mettre le "bkhour" (encens) composé de "ouchak" (provenant de la gomme ammoniaque) de "dad" ( chardon à glu dégageant une odeur aromatique) pour se prémunir contre le mauvais oeil et de "jaoui" (encens de Java, résine aromatique tirée du tronc du styrax) Ainsi, les habitudes culinaires n'ont pas changé d'un iota. Des côtelettes sont découpés pour le méchoui plus des petits caprices un petit morceau de foie car il ne faut pas le consommer totalement, le reste on s'en servira pour les andouillettes "osban" préparées à partir des abats, les reins sont également très appréciés. La salade "mechouia" (à base de poivrons et tomates grillées) fait maison, l'harissa saupoudrée d'huile d'olive "sahli" et le pain kairouanais croustillant et spongieux en même temps attendent sur la "mida" (table basse circulaire) et vous donnent l'eau à la bouche.
Les petites filles imitent leurs mamans pour faire la "zoghdida" (petit plat) à l'aide de petits ustensiles de cuisine.
Ensuite on prépare l'incontournable "klaya" et puis tout le monde s'affaire à la maison pour nettoyer la peau du mouton dont la laine servira à la confection du fameux tapis kairouan "alloucha" et de couvertures "abana" à la différence qu'aujourd'hui des professionnels s'en mêlent pour les ramasser à domicile et les refiler à prix fort aux tanneries.
Le lendemain, on s'occupera du couscous "bel osbane" (aux andouillettes), de la "hargma"(à base de pieds "keraïne" et de tête d'agneau "rass"pour faire un ragoût onctueux ou au mieux un couscous d'orge "melthouth berras" (à la tête d'agneau) et quoi encore j'allais oublier le "kaddid" (viande séchée) en senteurs pénétrantes pour tenir quelques semaines de plus jusqu'à "ras el am el hegri" (nouvel an de l'Hégire).
Allez, Il faut se dépêcher car l'après midi est réservé aux visites familiales.
Ainsi les traditions sont en somme perpétuées au fil des ans sauf que les traditions vestimentaires ont changé . Autrefois, on portait la "jebba" , la "chechia" et le "burnous".
Les festivités peuvent durer toute une semaine reléguant les bouchers pour une semaine au repos forcé.
C'est durant cette période de fête que le "haj" pélerinage à la Mecque est le plus important.
Enfin, sachez que des essais sont actuellement en cours à l'école supérieure d'agriculture du Kef en vue d'obtenir de la viande ovine riche en acides gras polyinsaturés, communément appelés OMEGA 3 très connus pour leurs vertus sur le bon fonctionnement du sang dans le coeur humain, autrement dit de la viande sans cholesterol.
La viande bio et anti-cholestérol une belle invention de chez nous connaîtra dans un proche avenir un essor remarquable à l'instar de l'huile d'olive !
La viande de dromadaire avec toutes ses vertus culunaires suivra sous peu croyez moi. "
" Aïdkom Mabrouk " (Bonne fête de l'Aïd)
Mohamed Rebai info@kairouan.org | |
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mamyjojo
Nombre de messages : 150 Age : 74 Localisation : belgique Date d'inscription : 02/07/2009
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Invité Invité
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Thouraya
Nombre de messages : 46 Localisation : Algérie Date d'inscription : 19/06/2009
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Domi Admin
Nombre de messages : 498 Date d'inscription : 02/05/2009
| Sujet: Re: La fête de l'Aïd el Kébir Sam 28 Nov - 16:22 | |
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Bonjour Thouraya, merci beaucoup pour tes voeux. Inchallah 3idek mabrouk wè Allah ykhallik. Que Dieu te garde! Très bonne journée à toi à Dali, mamyjo et celles et ceux qui nous rendent visite..
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| Sujet: Re: La fête de l'Aïd el Kébir | |
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